J.O. 168 du 21 juillet 2005       J.O. disponibles       Alerte par mail       Lois,décrets       codes       AdmiNet
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Arrêté du 7 juillet 2005 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux


NOR : SANS0522500A



Le ministre de la santé et des solidarités,

Vu le code de la sécurité sociale ;

Vu le code de la santé publique ;

Vu l'arrêté du 8 décembre 1994 pris pour l'application de l'article R. 163-2 du code de la sécurité sociale et relatif aux spécialités remboursables ;

Vu l'avis de la Commission de la transparence,

Arrête :


Article 1


La liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux est modifiée conformément aux dispositions qui figurent en annexe I. La fiche d'information thérapeutique prévue à l'article R. 163-2 du code de la sécurité sociale pour RAPTIVA figure en annexe II du présent arrêté.

Article 2


Le directeur général de la santé et le directeur de la sécurité sociale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié ainsi que ses annexes au Journal officiel de la République française.


Fait à Paris, le 7 juillet 2005.


Pour le ministre et par délégation :Par empêchement du directeur

de la sécurité sociale :

Le sous-directeur

du financement

du système de soins,

S. Seiller

Par empêchement

du directeur général de la santé :

La sous-directrice

de la politique

des produits de santé,

H. Sainte Marie



A N N E X E I

(1 inscription)


Est inscrite sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux la spécialité citée ci-après.

La seule indication thérapeutique ouvrant droit à la prise en charge ou au remboursement par l'assurance maladie est la suivante :

Traitement des patients adultes atteints de psoriasis en plaques grave chronique, en échec à au moins deux traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine.


Vous pouvez consulter le tableau dans le JO

n° 168 du 21/07/2005 texte numéro 40



A N N E X E I I



FICHE D'INFORMATION THÉRAPEUTIQUE



Efalizumab

RAPTIVA


RAPTIVA, poudre et solvant pour solution injectable.

Boîte de 4 flacons de poudre + 4 seringues préremplies de solvant + 4 aiguilles pour la reconstitution + 4 aiguilles pour l'injection.

L'éfalizumab est un anticorps monoclonal agissant par une inhibition sélective de l'activation des lymphocytes T.

Médicament d'exception.

Liste I.

Médicament soumis à prescription initiale hospitalière semestrielle.

Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en dermatologie ou en médecine interne.


I. - INDICATION THÉRAPEUTIQUE PRISE EN CHARGE


Traitement des patients adultes atteints de psoriasis en plaques grave chronique, en échec à au moins deux traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine.


II. - POSOLOGIE ET MODE D'ADMINISTRATION


Utilisation chez l'adulte :

Le traitement débute par une injection unique de 0,7 mg/kg de poids corporel, suivie d'injections hebdomadaires de 1,0 mg/kg de poids corporel (la dose maximale injectée en une seule fois ne doit pas dépasser 200 mg). Le volume à injecter doit être calculé de la façon suivante :


Vous pouvez consulter le tableau dans le JO

n° 168 du 21/07/2005 texte numéro 40



La durée de traitement est de douze semaines. Celui-ci doit être poursuivi uniquement chez les patients répondeurs (état du patient bon ou amélioré selon l'évaluation du médecin - critère PGA).


III. - ÉVALUATION DE L'INTÉRÊT THÉRAPEUTIQUE

Efficacité


L'efficacité de RAPTIVA a été démontrée dans des essais cliniques réalisés contre placebo. Les patients inclus dans ces essais avaient un psoriasis en plaques chronique, un psoriasis area severity Index supérieur à 12, une surface corporelle atteinte d'au moins 10 % et devaient être candidats à un traitement systémique (patients naïfs ou déjà traités par voie systémique). Une étude a inclus une cohorte de patients dits de « haut besoin » ayant été traités sans succès par au moins 2 traitements systémiques.

Les phases d'évaluation en double aveugle ont été de 12 semaines, suivies de période d'observation en ouvert de 24 semaines. Les données après 108 semaines de traitement sont les plus longues disponibles actuellement et ont concerné un nombre très limité de patients.

A 12 semaines, le pourcentage de patients ayant atteint le PASI-75 a été de 31,4 % dans les groupes traités par l'éfalizumab 1 mg/kg en SC 1 fois par semaine et de 4,2 % dans les groupes placebo.

Si le traitement est poursuivi chez les patients ayant atteint le PASI-75 à 12 semaines, un maintien de l'efficacité a été observé pour 80 % à 24 semaines.

Si le traitement est arrêté après 12 semaines, 90 % des patients ont été rechuteurs. Le délai avant rechute a été de 2 à 3 mois en fonction des études.

La proportion absolue de patients répondeurs PASI-75 parmi les patients de « haut besoin » est apparue comparable à celle observée pour les autres patients, candidats au traitement systémique (naïf ou déjà traités) et comprise dans une fourchette de 17 à 37 %.

L'efficacité à long terme dans cette pathologie chronique n'est pas connue.


Effets indésirables


Les effets indésirables à court terme sont peu nombreux : une réaction pseudo-grippale a été fréquente au cours des 2 premières injections puis s'estompe.

Des cas d'aggravation du psoriasis pendant le traitement ont été observés pour 3,2 % des patients du groupe RAPTIVA et 1,4 % des patients du groupe placebo (principalement les sujets non répondeurs au traitement).

Un phénomène de rebond à l'arrêt du traitement avec aggravation des symptômes du psoriasis a été observé chez 14,6 % des patients traités par RAPTIVA et 9 % des patients du groupe placebo.

Au regard du mécanisme d'action immunomodulateur de l'éfalizumab, les infections et les tumeurs ont été particulèrement surveillées : à court terme, il n'a pas été montré une incidence supérieure de ces événements dans la population traitée par rapport à la population placebo ou par rapport à une population psoriasique de référence (comparaison à des cohortes).

A long terme, les données sont très limitées.


IV. - STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE


Les traitements actuels du psoriasis sont des traitements symptomatiques suspensifs qui n'entraînent pas la guérison de la maladie mais permettent une disparition provisoire partielle ou complète des lésions.

Les traitements systémiques indiqués dans le traitement des formes sévères de psoriasis sont la photothérapie, les rétinoïdes, le méthotrexate et la ciclosporine. Ces spécialités ont une toxicité cumulative qui limite leur utilisation au long cours et la stratégie actuelle de traitement est « rotationnelle » entre les différentes alternatives, le choix du traitement étant orienté par les caractéristiques du patient et de la pathologie (pathologie concomitante, étendue des lésions, antécédents de traitement) et de la spécialité (effets indésirables, dose cumulée). Au regard des limites de ces traitements, certains patients seront, à un moment ou à un autre de l'évolution de leur pathologie, en impasse thérapeutique.

Le traitement par RAPTIVA s'inscrit comme traitement de recours pour ces patients ; il doit être instauré chez des patients adultes ayant un psoriasis en plaques grave en échec (non répondeurs, intolérants ou ayant une contre-indication) à au moins deux traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine.


Mise sous traitement chez l'adulte


Lorsque le traitement par RAPTIVA est envisagé, les critères suivants doivent être remplis :


1.1. Diagnostic du psoriasis en plaques chronique


Le traitement est contre-indiqué chez les patients présentant de façon prédominante ou exclusive une forme de psoriasis érythrodermique, pustuleuse ou en gouttes.


1.2. Evaluation de la gravité de la pathologie


Il n'existe pas de consensus sur la définition de la gravité du psoriasis en plaques dont l'appréciation sera faite par le médecin. L'étendue des lésions et leur localisation constituent des facteurs objectifs pour évaluer la gravité de l'atteinte mais l'impact de la maladie sur la qualité de vie du patient constitue aussi un élément important à prendre en compte dans l'appréciation de la gravité.

Les patients ayant une forme grave de psoriasis en plaques sont définis comme des patients en échec à au moins deux précédents traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine et ayant une surface corporelle atteinte d'au moins 30 % ou un retentissement psychosocial important.


1.3. Patients en échec aux traitements conventionnels antérieurs


Les patients éligibles au traitement par RAPTIVA doivent être en échec à au moins deux précédents traitements systémiques parmi la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine.


Suivi du traitement

Efficacité


Le traitement ne doit être poursuivi que pour les patients répondeurs au traitement selon le médecin après 12 semaines de traitement.

La durée recommandée du traitement n'est pas connue. Il a été montré dans les études qu'un arrêt de traitement chez un patient répondeur à 12 semaines conduisait à une rechute dans 90 % des cas. Le retraitement de ces patients initialement répondeurs puis rechuteurs a permis à environ 30 % d'entre eux d'atteindre le PASI-75 après 12 nouvelles semaines de traitement.


Tolérance


Une réaction pseudogrippale est fréquente en début de traitement mais la différence avec le placebo n'est plus significative à partir de la troisième injection.

Une surveillance de la numération plaquettaire doit être réalisée de manière rapprochée en début de traitement (tous les mois par exemple), puis au cours du traitement de façon plus espacée (tous les trois mois par exemple).

La survenue d'un effet grave ou inattendu doit être obligatoirement notifiée par les professionnels de santé au centre régional de pharmacovigilance.

Le rapport bénéfice/risque de RAPTIVA a été apprécié à 12 semaines de traitement.


Arrêt du traitement


Le rapport bénéfice/risque de RAPTIVA est connu sur une période de 12 semaines.

A l'arrêt du traitement par RAPTIVA, une aggravation du psoriasis peut survenir chez les patients, qu'ils soient répondeurs ou non :

- chez les patients répondeurs, il est conseillé de surveiller étroitement ces patients et de reprendre RAPTIVA (selon le même schéma thérapeutique : 0,7 mg/kg pour la première injection, puis ensuite 1 mg/kg/semaine) dès les premiers signes de rechute ou un autre traitement si RAPTIVA ne peut être administré ;

- chez les patients non répondeurs : il faut prendre le relais par un autre traitement du psoriasis d'action rapide (traitement systémique et/ou dermocorticoïdes de classe I ou II).


V. - SPÉCIFICATIONS ÉCONOMIQUES

ET MÉDICO-SOCIALES


Coût du traitement :


Vous pouvez consulter le tableau dans le JO

n° 168 du 21/07/2005 texte numéro 40



Laboratoire titulaire de l'AMM : SERONO Europe Ltd.

Laboratoire exploitant : SERONO France SA.

Conservation :

Durée de conservation de 2 ans.

A conserver au réfrigérateur entre 2 °C et 8 °C. Ne pas congeler.

Après reconstitution, une utilisation immédiate est recommandée.

Conditions de prescription et de délivrance :

Liste I.

Médicament soumis à prescription initiale hospitalière semestrielle.

Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en dermatologie ou en médecine interne.

Conditions de prise en charge :

Taux de remboursement : 65 %.

La prescription doit être effectuée sur une ordonnance de médicament d'exception. Elle doit être conforme aux indications mentionnées dans cette fiche.

Toute remarque ou demande d'information complémentaire doit être adressée à : Haute Autorité de santé, 143-147, boulevard Anatole-France, 93285 Saint-Denis Cedex.